Spotlight Rémi Coignet présente Photobook Belge

 

 

À l’occasion du premier Meeting Point, rendez-vous saisonnier organisé avec la MEP, The Eyes a eu le plaisir de recevoir quatre chroniqueurs, qui ont partagé leurs coups de coeur et découvertes photographiques du moment. Retour sur l’un d’entre eux.

 

 

 

 

Photobook Belge 1854-Now

Sous la direction de Tamara Berghmans

Éditions Uitgeverij Kannibaal avec le FOMU

352 pages

29,2 x 24,5

 

 

Événement The Eyes, Meeting Point / MEP

15/05/2019

spotlight : Rémi coignet présente photobook belge

 

Rémi Coignet nous présente un ouvrage consacré aux livres de photographie belges, « Photobook belge 1854-Now », publié à l’occasion d’une exposition au FOMU d’Anvers, à voir jusqu’au 6 octobre.

Sous l’égide de Tamara Berghmans, curatrice au FOMU, Photobook belge 1854-Now se divise en huit chapitres.

 

Le premier est consacré au 19e siècle, qui permet de faire un retour sur le premier livre photo belge, « Bruxelles Photographique », fruit d’une double commande du ministère de l’Intérieur et de la ville de Bruxelles.

Le deuxième chapitre couvre la période de 1900 à 1965, illustrant le foisonnement créatif et l’évolution du livre et de la photographie durant cette période.

Le troisième chapitre s’intitule sobrement « Congo », et revient sur près de 100 ans de livres consacrés au pays, depuis « Voyage au Congo (1897) jusqu’à des ouvrages critiques post-coloniaux, tels que « Congo (belge) et Congo belge en image de Carl Keyzer (2009-2010).

Le quatrième chapitre, « Word/Image » est consacré à un type de photographie très singulière, que l’on appellera « livre photo-texte », soit des ouvrages où aucune des deux composantes n’est l’illustration de la seconde. Cette relation texte et image est forte dans la culture belge populaire ou savante, où l’on pense à la bande-dessinée ou à René Magritte.

 

Le cinquième chapitre s’intitule Belgitude, qui s’intéresse aux fondements de la communauté nationale en montrant les stratégies qu’ont adopté les photographes pour tenter de percer le mystère de la Belgitude, que ce soit documentaire, dans un style plus conceptuel ou encore selon une approche sociologique.

Le sixième chapitre, Explorers, est l’opposé du précédent: c’est l’exploration du monde par les photographes belges.

Le septième chapitre, Artist’s book, explore le livre d’artiste, en tant qu’utilisation du livre et de la photographie par l’art conceptuel. Les photographes jouent avec humour de l’appropriation de la photo de presse ou des magazines de vulgarisation à destination des photographes amateurs.

 

Enfin, Photobook belge se conclut logiquement par un chapitre intitulé contemporary, qui tient sa promesse en présentant en tout dernier « Margin of Excess » de Max Pinckers et publié en 2018, ainsi que d’autres noms comme Lara Gasparotto, Thomas Vanden Driesche, ou encore le jeune et prometteur Pierre Liebert.

Mais ce chapitre met surtout en avant la vitalité de la scène photographique et éditoriale belge contemporaine, autour de garndes figures et institutions: Gilbert Faestanekens et Dirk Braechmans, le FOMU, le musée de Charleroi, La Cambre, les Beaux Arts de Gand ou Bruxelles, et des maisons d’éditions comme Yellow Now, ARP, APE et Hannibal.

 

Pour conclure, Photobook belge, par sa structure, par la qualité de sa réflexion et de sa production éditoriale dépasse sa fonction première de tamis des livres de photographie publiés en Belgique, pour parvenir à dresser une histoire intellectuelle, sociale, politique et géopolitique de la Belgique.