Aujourd’hui, malgré les évolutions de la médecine et des techniques, plus de 40 000 femmes meurent encore chaque année dans le monde des suites d’avortements. Des millions de femmes dans le monde restent réticentes à l’avortement pour des raisons religieuses ou simplement de légalité ou de coercition sociale. Beaucoup sont mineures et victimes de viol. Elles sont forcées de porter leur grossesse à terme, dans des
conditions extrêmes ou des états de santé à risque.
La série de Laia Abril « On abortion » documente et conceptualise ces dangers et dommages causés par le manque d’accès à l’avortement. Elle s’inscrit dans le cadre du projet au long cours de l’artiste « A History of Misogyny », une recherche visuelle, documentaire et politique menée à partir de comparaisons historiques et contemporaines.
C’est en décembre 2013 que Laia Abril commence à s’intéresser au sujet, lorsque le gouvernement espagnol approuve un projet de loi visant à limiter l’avortement uniquement aux cas de viol ou de risques pour la mère. Si la réforme avait été mise en œuvre, ses effets auraient ramené le pays trente ans en arrière, rapprochant l’Espagne de la Pologne où la loi sur l’avortement est aujourd’hui la plus restrictive en Europe.
Le projet sera abandonné, la loi se contentant d’imposer aux mineures d’obtenir le consentement des parents pour avoir accès à l’avortement.
« On Abortion » ne porte pas tant sur l’expérience de l’avortement en lui-même que sur les répercussions sur les femmes qui n’y ont pas un accès légal, sécurisé et gratuit, souvent contraintes d’utiliser des alternatives dangereuses pouvant causer d’importants dommages physiques et mentaux.