FRANCIS BACON // ANTOINE D’AGATA
Francis Bacon X Antoine d’Agata
Antoine d’Agata et Francis Bacon :
parallèle esthétique de deux œuvres viscérales
Réunissant 27 photographies d’Antoine d’Agata et 25 œuvres graphiques de Francis Bacon, cet ouvrage bilingue français-anglais, présenté sous la forme d’un double livre, établit un parallèle artistique entre le travail contemporain du photographe Antoine d’Agata et la peinture expressionniste du peintre Francis Bacon. Les deux livres, reliés ensemble, peuvent être consultés côte à côte, permettant de créer un vis à vis entre les œuvres des deux artistes.
Les textes sont présentés sur des carnets autonomes, de sorte qu’il est possible de lire le texte tout en parcourant la narration visuelle.
« Il en résulterait une zone libre pour laquelle le corps serait une gamme d’intensité, d’action et de tension. Le photographe et artiste a choisi l’obscurité des chambres fermées comme moyen d’accéder à cette matrice énergétique à la fois créative et destructrice. »
Léa Bismuth
Antoine d’Agata est un photographe qui vit sur le fil du rasoir. Il s’immerge dans ses univers personnels, jusqu’à les épuiser. Il transforme la réalité avec l’aide du temps, et nous montre des faits, des événements, des textures mélangées ou des couleurs diffuses qui façonnent des formes humaines qui se perdent. Dans certaines œuvres de Francis Bacon, nous pouvons voir ces photographies de d’Agata, les mêmes mondes pleins de clair-obscur, des montées et descentes continues vers l’enfer, et cette tentative de prolonger le moment de joie ou de solitude.
La déformation des corps, provoquée par le tremblement des images, va-t-elle jusqu’à leur déshumanisation familière par le peintre ?
Antoine d’Agata ne refuserait sans doute pas de l’affirmer. N’est-ce pas précisément l’animalité qu’il revendique avec insistance des relations sexuelles qu’il photographie ? Le philosophe Gilles Deleuze aurait parlé de son « devenir animal », un devenir chien, pour être précis. Partie intégrante de son œuvre, l’homme et l’œuvre luttent pour exister. Une lutte chromatique qui n’est pas sans rappeler les couleurs de Francis Bacon, dont on retrouve aussi la chair déformée, comme déchirée et évaporée.
Après un livre consacré à la correspondance entre les portraits des photographes Nan Goldin et Julia Margaret Cameron et l’historien et collectionneur Marwan T. Assaf, les Éditions du Regard proposent dans ce deuxième volume une rencontre entre les œuvres d’Antoine d’Agata et de Francis Bacon avec la complicité de l’auteur Perrine Le Querrec, de la critique d’art Léa Bismuth et du galeriste Bruno Sabatier.
« La première exposition de peinture que j’ai visitée était une rétrospective de Bacon au MoMA en 1989. Ce fut un choc dont je ne me suis toujours pas remis. »
Antoine d’Agata
La presse en parle