J’EXILE
J’EXILE
FAMILLE. DÉRACINEMENT. DEVENIR
The Eyes invite l’écrivain d’origine libanaise Sabyl Ghoussoub à approfondir la réflexion sur le lien entre la photographie et l’exil. Ce numéro invite à réfléchir sur la manière dont l’art peut aider à reconstruire une identité fragmentée.
Ce nouveau numéro de la revue The Eyes propose une approche multidimensionnelle de l’exil. Exil comme nom commun, comme état, comme condition mais aussi, et surtout, comme verbe. L’exilé est acteur de son destin, il a la capacité de transformer sa vie et d’influencer son parcours.
© Badr El Hammami, To my mother and Thabate © Camille Lévêque, Tearing Up, “We Are Our Mountains”
© Laura Chen, Words from dad, 2021-2022
Loin des représentations extérieures des exilé·es, ce numéro privilégie les récits à la première personne. C’est le cas de Sabyl Ghoussoub, l’invité de ce numéro mais aussi des autres artistes choisis qui révèlent des faits de vies, des affects, une certaine vérité collective, tout en naviguant à la frontière du langage, de la culture, du temps et de l’espace. Sous leurs mains et leurs regards, les vies exilées, fragmentées peuvent enfin s’exprimer et se reconstruire.
Dans son quinzième numéro intitulé « J’exile », The Eyes propose de transformer ce nom commun en verbe. Il s’agit de mettre en lumière l’action de celui ou celle contraint·e à vivre loin de son lieu d’origine. Cette liberté grammaticale met en avant l’agentivité de l’exilé·e, illustrant sa capacité à transformer sa vie et à influencer son parcours, ne serait-ce qu’à travers une œuvre d’art ou une série photographique. Historiquement et de manière contemporaine, les exilé·es sont régulièrement et majoritairement représenté·e·s par des personnes extérieures à leurs expériences.
Taous Dahmani,
Historienne de la photographie et directrice éditoriale de la revue the EYEs
Sabyl Ghoussoub propose un panorama visuel subjectif autour de l’exil et de l’identité à travers une séléction d’artistes, de livres fondateurs et contemporains qui l’ont inspirés. Les portfolios et livres présentés multiplient intentionnellement les moyens d’expression : des archives personnelles, à la photographie, au film et même l’installation. Elle enrichit son propos en invitant des personnalités de son choix à partager leur réflexion autour de ces notions incarnées en photographie.
© Rayane Mcirdi, Le Croissant de feu
© Yassmin Forte, This is a story about my family © Sheida Soleimani, Ghostwriter
Quel que soit leur exil et bien qu’ils soient tous différents, les photographes de cette revue partagent ce sentiment d’être loin, d’avoir quitté un chez-soi réel ou fantasmé.
SABYL GHOUSSOUB
COMMISSAIRE INVITÉ
© Atong Atem, A yellow dress, A bouquet © Cheryl Mukherji, The Last Time
17 portfolios d’Artistes
AishwaryaI Arumbakkam
Atong Atem
Laura Chen
Safia Delta
Badr El Hammami
Yassmin Forte
Fernando Lemos
Camille Lévêque
Victoria Lykholyot & Maria Petrenko
Lxs Sexiliadxs
Rayan Mcirdi
Cheryl Mukherji
Michaela Nagyidaiová
Phan Nguyen
Shina Peng
Prune Phi
Sheida Soleimani
4 livres d’Artistes
Taysir Batniji
Oleñka Carrasco
Ana Mendieta
Rebecca Topakian
Textes
Introduction : Taous Dahmani
Introduction du portfolio : Horya Makhlouf, commissaire d’exposition
Entretien : l’écrivain Sabyl Ghoussoub en conversation avec l’équipe éditoriale The Eyes
Un texte du chercheur et journaliste Ismail Einashe
Ce numéro bénéfice du soutien de BMW ART MAKERS, Ruinart, la Fnac, MPB, Picto Foundation et Paris Photo.
À PROPOS DE SABYL GHOUSSOUB
Né à Paris en 1988 dans une famille libanaise, Sabyl Ghoussoub est un écrivain, chroniqueur, journaliste, photographe et commissaire d’exposition.
Il a publié trois romans dont le dernier, Beyrouth-sur-Seine (éditions Stock), a remporté le Goncourt des lycéens 2022. Il est responsable des éditions spéciales du quotidien libanais L’Orient-Le Jour.
Il est également l’auteur de Beyrouth entre parenthèses (2022, L’Antilope) et Le nez juif (2018, L’Antilope).
© Patrice Normand