LES PARTICULES
Le conte humaine d’une eau qui meurt
Manon Lanjouère
Collection CIVIS MARITIMUS
LES PARTICULES
LE COnTE HUMAIN D’UNE EAU QUI MEURT
MANON LANJOUÈRE
Première publication de la nouvelle collection CIVIS MARITIMUS qui proposera chaque année un volume mettant en avant le travail d’un·e photographe proposant un regard original sur la relation entre l’Homme et le monde marin.
Les Particules, le conte humain d’une eau qui meurt, un manifeste poétique et photographique en faveur de la préservation des océans.
Ce livre invite, par une approche poétique et artistique, à une réflexion profonde sur la pollution des océans. Chaque image, par sa beauté plastique, invite à la contemplation mais aussi, par sa force visuelle, à l’action. Un livre qui témoigne de la puissance de la création artistique dans sa capacité à transformer la société.
© Manon Lanjouère, Les particules, Pectanthis
Avec Les Particules, le conte humain d’une eau qui meurt, l’artiste Manon Lanjouère aborde le sujet de la pollution de l’eau par le plastique et ses conséquences dramatiques sur la planète, la santé et la vie de tous les êtres vivants.
© Manon Lanjouère, Les particules, Tubularia et Asterionellopsis
A travers des photographies inédites et des témoignages, Manon Lanjouère met en évidence l’omniprésence de particules de plastique invisibles dans nos corps et notre environnement, soulignant ainsi la nécessité de réagir rapidement et de prendre des mesures concrètes pour lutter contre cette pollution.
Manon Lanjouère forge des images spectrales qui ressemblent à une nosologie inédite. Sa classification des mutations qui transforment les formes de vie sous-marines en un répertoire de déchets emprunte notamment à l’iconographie photographique des plantes au début du XIXee siècle.
Préface – Extrait
Michel Poivert, historien de la photographie et commissaire d’exposition
© Manon Lanjouère, Les particules, Emiliania
S’inspirant de l’herbier British Algae d’Anna Atkins, ou encore des sublimes planches d’Ernst Haeckel sur Les formes artistiques de la nature, Manon Lanjouère utilise différents procédés photographiques comme le cyanotype pour représenter ce monde sous-marin. Elle se sert des déchets eux-mêmes – cotons tiges, stylo billes, brosses à cheveux… et autres objets en plastique retrouvés sur les plages pour reproduire la forme des espèces en voie d’extinction. Ainsi les stylos billes deviennent thalassionema nitzschiode et un simple élastique à cheveux, guinardia striata.
© Manon Lanjouère, Les particules, Tomopteris-helgolandica
Le merveilleux scientifique et ses fictions littéraires promettaient à la fois la connaissance et l’illusion d’une maitrise de la nature. Voilà désormais que les déchets constituent en eux-mêmes une espèce.
Michel Poivert, historien de la photographie et commissaire d’exposition
Entretien
Les Particules : Art et science se croisent autour d’une menace invisible
Entretien conduit par Andreina de Bei (rédactrice en chef et responsable photo chez Sciences et Avenir-La Recherche)
Entre Manon Lanjouère (Artiste visuelle) et Ika Paul-Pont, chercheuse en Ecotoxicologie marine au LEMAR, spécialiste des effets des micro et nanoplastiques sur les ecosytèmes côtiers.
Extraits :
ADB Est-ce la fragilité et la beauté à la fois de ces créatures, Manon, qui vous a inspirée et motivée ?
ML Bien sûr, et encore plus frappant a été pour moi de réaliser qu’elles jouent un rôle fondamental pour l’équilibre des écosystèmes, puisque le phytoplancton -micro-algues et cyanobactéries- effectue la photosynthèse, donc absorbe le CO2 et relâche de l’oxygène. Imaginer que cette fonction vitale pour la planète, assurée par des créatures à l’allure merveilleuse et intrigante, était lourdement compromise par la pollution plastique, a enflammé mon imaginaire et alimenté le processus créatif qui a abouti au projet Les Particules.
IPP La fragilité que vous évoquez est plus qu’avérée. Nos recherches ont démontré l’impact des microplastiques et nanoplastiques sur le phytoplancton : en interagissant avec ces organismes vivants, les polluants en modifient la distribution dans la colonne d’eau et la vitesse de flottaison, ils y adhèrent et forment ainsi des agrégats toxiques pour toute la chaîne alimentaire, et pire, réduisent de près de 45% leur capacité à réaliser la photosynthèse. C’est invisible, et tragiquement nuisible.
ADB Est-ce que votre processus artistique s’apparente à une démarche de recherche scientifique ?
ML De recherche sans aucun doute. Scientifique, je n’en ai ni la formation ni la prétention, mais je trouve les sciences très inspirantes, elles me nourrissent constamment. Mes projets sont tous encadrés par un protocole, sur la base duquel je construis une image, comme on le ferait lors d’expérimentations en laboratoire. Ensuite, je décline le procédé à l’infini, et par cette itération, j’use la forme jusqu’au bout. Pour moi les laboratoires sont des terrains de jeu !
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A PROPOS DE MANON LANJOUÈRE
Manon Lanjouère est une artiste basée à Saint-Malo. Après des études en Histoire de l’Art à la Sorbonne, elle décide de se consacrer pleinement à la photographie et intègre l’école des Gobelins en 2014 d’où elle sort diplômée en 2017 dans les majors de sa promotion. Ses liens avec le théâtre influencent sa pratique de la photographie, marquée par la mise en scène et le décor. Le travail de Manon Lanjouère aborde principalement les questions environnementales et les relations humaines. Plongé dans des espaces intimes, physiques ou métaphysiques, à la jonction de la science et de la poésie, son travail pluridisciplinaire interroge notre imaginaire.
En 2022, Manon Lanjouère est lauréate du Prix Photographie & Sciences et artiste en résidence sur la goélette Tara.
Elle est lauréate en 2023 du prestigieux Prix Talent contemporains de la fondation François Schneider.
Ce projet est exposé à l’Académie du Climat, à Paris, du 14 septembre au 15 octobre 2023 dans le cadre de la Biennale Photo Climat.