OMALO
Grégoire Eloy
Prix Niépce 2021
OMALO
GRÉGOIRE ELOY
Cet ouvrage est édité dans le cadre du Prix Niépce auquel The Eyes Publishing est associé depuis 2019. La maison d’édition offre au lauréat ou la lauréate la publication d’une édition d’artiste limitée à 400 exemplaires.Les éditions limitées bénéficient du soutien de Picto Foundation.
En 2021, le Prix Niépce a été décerné à Grégoire Eloy.
OMALO présente une série de photogrammes réalisés par Grégoire Eloy dans le cadre d’une résidence en Géorgie. Le photographe interroge à la fois le temps, la mémoire et le vivant dans cette contrée reclue du Caucase, tout en continuant de nous proposer sa vision et ses questionnements sur l’image même.
Alternant les photogrammes et leur mise en situation, Grégoire Eloy bouscule notre perception de ce qu’est l’image : chaque prise de vue aboutissant à un photogramme (action de la lumière du flash sur le papier photosensible disposé dans l’espace) et à une vue de la mise en situation (image captée par l’appareil photographique).
Prolongeant ce sentiment de l’image du dedans et du dehors, ou plus largement de ce qu’est l’image, la maquette du livre propose un cheminement jouant avec subtilité sur ces différentes surfaces de la photographie.
© Grégoire Eloy – OMALO – Tendance Floue
* image photographique obtenue sans utiliser d’appareil photographique, en plaçant des objets sur une surface photosensible.
OMALO met en scène un ensemble de photogrammes issus d’une série de 30 exemplaires uniques, réalisés par le photographe Grégoire Eloy en 2019 et 2020 dans le Caucase, en Géorgie, dans le cadre de la résidence du Tbilisi Photo Festival.
Le papier argentique est placé dans le paysage, de nuit, à la lumière de la lampe frontale rouge, et est exposé par la lumière du flash de l’appareil photo.
Deux images d’un même instant sont alors créées : celle du déclenchement faisant apparaître la scène et le photogramme lui-même.
Le papier argentique est ensuite révélé sur place, dans un laboratoire nocturne improvisé. Le photogramme devient ainsi une « empreinte du paysage » entièrement produite et révélée in situ.
© Grégoire Eloy – OMALO – Tendance Floue
« Les « Géorgigrammes », comme Grégoire Eloy les nomme, constituent une synthèse contemporaine du dialogue parfois conflflictuel entre numérique et argentique. Explorant de nuit le village d’Omalo, Grégoire Eloy pose sous ou derrière des objets, des plantes, … un papier photographique vierge : lors du déclenchement de son appareil numérique réalisant la prise de vue de la nature morte, la lumière du flflash insole le papier, réalisant ainsi le « géorgigramme ». Deux photographies sont produites : le fichier numérique et le photogramme argentique. Deux façons distinctes et complémentaires de saisir le réel, de se l’approprier, deux façons d’en rendre compte. »
Sylvain Besson, Directeur des collections du Musée Nicéphore Niépce
À PROPOS DE GRÉGOIRE ELOY
© Gégoire Eloy, Tendance Floue
Né en 1971, Grégoire Eloy est photographe documentaire depuis 2003. Pendant 10 ans, il a voyagé dans les pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale pour des projets au long cours sur l’héritage soviétique et les guerres du Sud Caucase, notamment ses séries Les Oubliés du Pipeline (2006) et Ressac (2008-2013).
En 2010, il collabore avec la communauté scientifique pour une trilogie sur la science de la matière qui a fait l’objet d’une série de livres monographiques dont A Black Matter (Journal 2012) et The Fault (RVB Books, 2017). Le dernier volet, sur la glaciologie, est en cours.
Depuis 2015, il s’intéresse à notre rapport à l’environnement et au sauvage lors de résidences immersives en milieu naturel : Résidences du Guernsey Photography Festival (2016-2017), du Tbilisi Photo Festival (2018-2020), du Champ des Impossibles (2020-2022) et du festival l’Homme et la Mer du Guilvinec (2021). En 2022, son parcours est récompensé par le Prix Nièpce Gens d’Images.